GIVE ME MORE
Présentation de la dégustation
Le Cercle des Amateurs de Whisky est-il capable d’en donner toujours plus ?
Avec cette dégustation, que nous allons découvrir ensemble, vous pourrez sans hésiter répondre par l’affirmative.
En prenant comme thème Give me more, il est certain qu’il n’y a pas à hésiter et nous sommes allés chercher dans la cave de quoi réjouir votre nez et vos papilles gustatives.
Ces réjouissances, nous les découvrirons avec un grand connaisseur du monde du whisky, Salvatore Mannino. Il est le responsable de l’académie
de la dégustation de la Maison du Whisky. C’est donc un grand honneur pour les wacoeurs, que nous sommes, de le recevoir.
Il nous prendra par la main, pour ne pas dire par le nez, sur le délicat chemin de la connaissance et du savoir, pour nous faire découvrir les merveilles des distilleries.
Nous commencerons par deux belles bouteilles sorties des chais peu connus des distilleries Tormore et Mannochmore. Elles ont été construites entre 1960 et 1970, pour produire des malts pour les blends et donc augmenter la quantité de ces alcools. De temps en temps, bien sûr, des malts issus de ces distilleries pouvaient se retrouver chez des embouteilleurs indépendants, comme Gordon & Macphail, Signatory Vintage ou la SMWS. Ce n’est cependant qu’au début des années 2 000, que des malts officiels, de ces distilleries vont se retrouver sur le marché, de manière plus commune.
Voilà donc un bon début.
Pour notre troisième dégustation, nous entrerons sur un terrain, un peu plus connu, celui d’Ardmore, mais sans vraiment quitter le monde de la fabrication du blend. Cette distillerie fût construire pour permettre de produire un peu plus Teacher’s, un blend très connu. (surtout
des élèves du supérieur.). Elle ne produira que quelques bouteilles de malt avant les années 2000.
Par exemple, sera mis en bouteille un distillat de 1977 de 21 ans d’age et un autre de 12 ans, pour fêter les 100 ans de la distillerie. Les distillats du siècle précédant sont donc accès rare, même chez les embouteilleurs indépendants, comme Gordon & MacPhail. En fait, la distillerie ne commencera vraiment à se faire connaître qu’à partir de 2005/2007, avec le Ardmore Traditional Cask Peated à 46% que nous allons gouter.
Sur ce chemin de la découverte du toujours plus, nous allons, ou plutôt nous restons chez Ardmore pour plonger nos papilles dans Ardlair. En effet, ce whisky est produit par cette distillerie.
Là encore le WAC, vous en donne encore plus Il s’agit d’une version non tourbée de Ardmore, qui n’est produit qu’en faible quantité et quasiment toujours chez des embouteilleurs indépendants. Nous profiterons aussi pour faire connaissance avec The Whisky Agency, embouteilleur et négociant hors pair, qui a très souvent cette fâcheuse tendance, à nous proposer des excellents whiskies. C’est bête, car nous sommes obligés de les acheter.
Nous terminons notre promenade, par une bouteille qui met en transe tous les collectionneurs, une Octomore. C’est le whisky le plus tourbé du monde, issus des recherches de Jim McEwan et de sa distillerie Bruichladdich. A 167ppm, je ne sais pas si nous allons pouvoir vous en donner
plus.
En tout cas, pas huit fois plus,
Octo More.
La distillerie TORMORE est plutôt jeune.
Elle fut, en effet fondée en 1958, pour commencer à produire au début des année 1960. Elle se modernisa et s’agrandit peu à peu jusqu’au début des années 80. Ces alambics furent doublés en 1972, les faisant passer de 4 à 8.
Le système de chauffe au charbon passa alors à un système à vapeur. En 1984 le chauffage des alambics fut à nouveau modifié pour pouvoir être alimenté par des rebuts de l’industrie forestière. Elle est située le long d’une petite route non loin de la Spey et de Grantown-on-Spey.
Elle la propriété du groupe Chivas Brothers (Pernod Ricard) et contribue à la production de nombreux blends dont le Ballantine’s.
Maturation : Fût de Bourbon.
Couleur :Cire.
Nez : Douce Tendresse. C’est un nez tout en tendresse qui se présente à nous, avec des notes de fruits blancs, de poire, mais aussi de pomme. (Peut être une golden bien mure.). Ensuite, même si nous restons sur le fruit, les notes se font plus sucrées et plus vanillées. Le sucré nous attire ensuite vers le gâteau, comme la palet breton, avec sa touche de miel. Vers la fin l’agrume se rend présent avec un coté, menthe citronnée.
Bouche : Vifs Picotements. La bouche est vive avec une belle dominante d’épice et de poivre. Après apaisement des notes poivrées, nous retrouvons plus tranquillement, l’agrume et le fruit blanc. Ils nous entraînent avec plaisir vers des notes d’agrumes comme le pomélo, le citron sec mais aussi plus délicatement vers la vanille et la céréale.
Finale : Disparition mesurée. La finale est agréable, avec des notes de poivre qui restent très présentes. La longueur est moyenne mais nous égaye de petites notes
acidulées, de cannelle, de miel chaud et de malt.
Encore une jeune distillerie.
Mannochmore fut fondé en 1971, par John Haig & Co.
Elle possède des installations modernes, qui devaient servir à augmenter la production des blends Haig.
La distillerie est voisine de Glenlossie, qui elle aussi participe aux blends, et a connu malgré sa récente création déjà plusieurs périodes de fermeture. Une première entre 1985 et 1989, puis une mise en sommeil en 1995.
Elle a connu une heure de gloire avec un premier whisky noir (Loch Dhu), qui tirait sa couleur d’un double brûlage des fûts et d'un rajout de caramel. La production de ce whisky fut arrêté rapidement et aujourd’hui la bouteille est de collection.
10 ans d’age. Une bouteille sur 454. Distillé le 24 avril 2007.
Mise en bouteille le 20 octobre 2017.
Fût n° 6653 + 6654 - Hogsheads
Embouteilleur : Signatory Vintage
Non filtré à froid - Couleur naturelle
Couleur : Vin blanc.
Nez : Subtillité Vanillé. C’est un nez agréable que nous découvrons avec ces notes de poire et de caramel. Il s’étire délicatement vers l’agrume, le beurre liquide ou peut-être mieux, vers de la crème vanillée tiède. Arrivent ensuite comme en sous main, des notes plus herbacées et avec une certaine chaleur, des notes florales qui nous entraînent vers le malt et la céréale.
Bouche : Un Tapis poivré. Bouche très agréable, avec une attaque de poivre tout en douceur. Elle nous fait entrer dans les suite du nez avec une chaleur beurrée, et le bois tendre. Les notes herbacées, du nez, reviennent et s’y retrouvent l’herbe d’été, la menthe citronnée. Elles s’accompagnent de fruits blancs comme la poire et la pomme. Reviennent ensuite des notes sucrées un peu asséchantes, qui nous entraînent directement vers le fond de la bouche, où se retrouvent l’orge et fruit.
Finale : La petite touche. Pour tout dire la finale est courte, il faudra plutôt aller chercher vers le verre vide ou la rétro-olfaction, pour découvrir des notes de malt grillé, de crème citronnée et de chêne.
Enfin une distillerie de l’ancien monde !
ARDMORE est sortie de terre en 1898, grâce à Adam Teacher. Le père de ce
dernier avait lancé son blend Teacher’s Highland Cream en 1863, et la distillerie
fut construite pour fournir, en malt, ce blend.
Situé dans les highlands, à l'est de la région du Speyside et au sud de la ville de Huntly. Elle restera assez confidentielle, jusqu’en 2007, où sera mis en bouteille le premier malt officiel.
Ce whisky n’a pas d’âge précis, mais serait assez jeune, entre 6 et 13 ans. Il possède une particularité assez rare : une fois réalisé, l’assemblage final est transféré dans de petits fûts, les quarter casks (127 litre),pour une année supplémentaire de maturation.
Malgré cela, ARDMORE est l’une des plus importantes distilleries d’Écosse, avec une production de 5,4 millions de litres d’alcool pur par an.
Couleur : Bronze.
Nez : Le sucré est né. Nous sommes tout de suite plongés dans un nez sucré et vanillé, mêlant des pointes de café froid, la tourbe légère et le bois brûlé.
Nous allons ensuite vers la banane flambée, le gâteau meringué et la pêche chaude. (celle oubliée au soleil). Le sucré, la tourbe et la vanille restent très présents tout au long de l’olfaction, se qui rend ce nez assez simple.
Bouche : La tourbe poivrée. La bouche n’est pas dans la suite du nez. La tourbe
est bien plus présente, mais s’accompagne toujours de vanille. Elle est agréable, légèrement poivrée et à elle se joignent des notes herbacées et boisées, bois brûlé, de cacao humide et de vieux miel.
Finale : La suite épicée. Nous restons dans la suite de la bouche avec une présence toujours importante de cette tourbe agréable. Elle est assez longue et nous sommes plus sur des notes d’épices que de tourbe, plus sur des notes huileuses que de bois.
Allez, nous ne quittons pas la distillerie ARDMORE, car c’est là qu’est distillé le whisky ARDLAIR.
Il s’agit, en fait d’une version en fût de sherry et non tourbé d’Ardmore.
The Whisky Agency est une assez jeune maison allemande de négoce et un embouteilleur indépendant. Elle fut fondée en 2008, par Carsten Ehrlich avec quelques amis. Celui-ci était l’organisateur de la Foire du whisky de Limbourg. Ce festival se concentrait à ses débuts sur les malts anciens et rares, ce qui a permis à Carsten Ehrlich de développer un goût précis et pointu.
5 ans d’age. Une bouteille sur 391
Distillé en 2009.
Mise en bouteille en 2015.
Embouteilleur : The Whisky Agency
Couleur : Or jaune.
Nez : Expressif. Ce whisky s’accroche tout de suite à notre nez par des notes à la fois florales et maltées, sucrées et vanillées. Il nous entraîne peu à peu vers le fruit, la pêche sucrée, l’abricot et la mandarine.
Vers la fin, nous allons vers, l’agrume, des notes citronnées et maltées.
Bouche : Tiens !. Une bouche puissante qui ne s’inquiète pas du nez.
Nous avons une belle montée de poivre blanc, d’épices et de gingembre.
Nous irions presque sur le piment frais, tellement ce whisky se montre enveloppant.
Cette surprise passée, nous entrons peu à peu dans des notes citronnées et vanillées, soutenues par des notes florales et herbacées.
Finale : Grâce. Une finale agréable bien qu’un peu courte, qui s’étire malgré
tout vers le malt et étonnamment vers des notes plus sucrées comme le sucre
glace.
Oh, un petit Octomore ! Vous vous souvenez, nous avions goûté le 06.3 en juin 2017. Comme son chiffre l’indique, le distillat était fabriqué à partir d’orge d’Islay.
Avec 06.1, le distillat a été fabriqué avec de l’orge d’Écosse, avec un vieillissement exclusivement en fût de bourbon. Les Octomores forment aujourd’hui une longue ligné d’expériences de Jim McEwan et de son orge d’Octomore.
La première, le 1.1 est sorti en 2007 et nous sommes aujourd’hui à la 11ème
édition. Au début de l’expérimentation, la bouteille balançait 131 ppm de tourbe,
celle que nous vous présentons est à 167 ppm, mais le 08.3 est monté
jusqu’à 309 ppm.
Ces bouteilles sont très prisées des collectionneur car produites dans des
quantités assez faibles. Ainsi 18 000 bouteilles pour cette édition.
Couleur : Or profond.
Nez : Tiens !. Sans surprise, y-en a. Mais pour tout dire, cette tourbe est agréable, avec une note cendrée. Une fois que le cerveau a réussi de s’extraire de cette
puissance, le nez se laisse atirer par l’amande et le poivre, par le vieux miel et le cigare froid. Il y a aussi un aspect herbacé avec l’herbe sèche. En attendant un peu, le sel et des notes marines se font sentir. Et la tourbe revient mais cette fois-ci accompagnée de vanille et de pain grillé.
Bouche : Cendre chaude. Il est vraiment nécessaire de faire attention, car l’alcool
est puissant et le whisky lâche tout en début et en fin de bouche. Il finit par prendre toute la place, dans un concert de sel et de poivre, de cendre chaude et de pain. Nous y retrouvons aussi l’amande du nez, mais une amande amère, un peu désagréable.
Finale : Cendre salée. C’est le sel qui domine cette finale, mais toujours avec cette amande et une bonne dose de malt grillé, qui la tire vers des notes sucrées et
peut-être melliflues.
Le verre vide fait apparaître des notes de cendre ou de pneu chaud.
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