WISCE COCO
Présentation de la dégustation
L’année commence bien, avec enfin, cette dégustation whisky - chocolat tant attendue. Nous allons découvrir des alliances de saveurs, de textures et de profils organoleptiques. Le mélange de l’alcool et du cacao et celui des attaques en bouche et des douceurs chocolatées.
Nous débuterons cette dégustation dans les souvenirs avec la découverte de deux distillats de 1989.
Nous commencerons par un Glen Deveron. Un whisky de mise en bouche agréable et simple, un peu comme l’histoire de la distillerie Macduff, située non loin de Banff, sur la rivière Deveron. A ses débuts Macduff n'est utilisé que par des embouteilleurs indépendants et pour des blends. La distillerie, construite en 1960 pour profiter du boom du whisky d'après-guerre, se développe lentement, jusqu’à être achetée en 1972 par William Lawson , la branche whisky de Martini & Rossi. Dix ans avant, la gamme de single malts avait été lancée, sous le nom de Glen Deveron, avec, au départ des 12 ans d’âge.
Le Glen Deveron que nous goûtons a été distillé en 1989 pour une mise en bouteille en 2000. Il nous servira de repère pour le reste de notre dégustation, ou plutôt une base, sur laquelle nous pourrons revenir afin d’apprécier les autres bouteilles.
Nous traversons la mer pour nous retrouver en Irlande et déguster une bouteille de Bushmill sherry cask. Cette distillerie est souvent présentée comme la plus vieille distillerie répertoriée au monde, avec comme date de naissance, l’année 1608.
Même si elle se trouve sur les bouteilles, elle n’est que l’année où un certain Sir Thomas Philips obtient une licence royale pour distiller de « uisce beatha » pendant une durée de 7 ans dans la région de Bushmill. Il faudra plutôt retenir comme date, celle, plus officiel, de 1784 où Old Bushmill Distillery est légalement enregistrée. Bushmill n’en demeure pas moins la plus ancienne distillerie d’Irlande.
Après avoir traversé la mer d’Irlande, nous partons directement à la rencontre d’un autre monument qu’est la distillerie Elijah Craig. Là aussi, l’histoire a retenu que le révérend Elijah Craig, de religion baptiste, aurait donné, en 1795, le nom de bourbon à son distillat, en hommage aux rois de France et peut être au dernier représentant de cette dynastie, qui venait deux ans auparavant de se faire guillotiner sur la place Louis XV. Même s’il n’est pas sûr que ce révérend soit le père du bourbon, il est certain, que le plus ancien entrepôt de whisky, construit en pierre, pour la distillerie de Jacob Spears, est toujours visible le long de Clay-Kiser Road, juste au nord de Paris. (dans le Kentucky). Et ce qui est aussi certain, c’est que la distillerie Heaven Hill est sans conteste le plus grand producteur de bourbon indépendant et le septième plus grand producteur de spiritueux des États-Unis. La distillerie emploie exclusivement du maïs en provenance des plaines entourant la distillerie.
Nous descendons, ensuite, bien au sud de l’Écosse, pour nous retrouver à Springbank, sur la presqu’île de Campbeltown. Nous changeons de registre avec ce whisky, car nous avons là, la 5ème génération de propriétaire brasseur, qui ont développé au fil du temps 3 productions, Springbank, Longrow puis Hazelburn. Et même si la distillerie a connu des hauts et des bas, elle a toujours distillé.
C’est en 1990 que débute sa renommée, avec un agrandissement en 2008 pour répondre à la demande de plus en plus forte de malt de qualité.
Allez, nous repartons en Écosse, mais cette fois-ci sur l’île Islay, pour déguster un Port Charlotte de 10 ans ou PC 10. Cette distillerie est ancienne, puisqu’elle date des années 1829, et appelait alors Loch-Indaal. Elle produisait un whisky assez fortement tourbé, semble-t-il, en raison un séchage puissant de l’orge par la tourbe locale. Cette distillerie ferma ses portes, 100 ans plus tard, en 1929, victime de la surproduction, des effets de la prohibition et du krach boursier. Elle ne s’en est pas remise. Bruichladdich a repris le nom de Port Charlotte pour en faire un whisky fortement tourbé, à la manière de Loch-Indaal.
Pour terminer cette dégustation nous allons nous faire plaisir et ouvrir une bouteille de Benjamin Kuentz et plus particulièrement la bouteille de Cercle des Amateurs de Whisky. Benjamin Kuentz est un jeune et talentueux maître assembleur. Il est en quête de sensations gustatives insoupçonnées à partir de whiskies français contemporains.
Bonne dégustation.
Les chocolats de la dégustation viennent du monde entier. Nous découvrirons par exemple le Venezuela, la Papouasie et Saint Domingue
L’ensemble des objets en chocolat sont préparés dans l’atelier d’Art & Chocolat qui deviennent des œuvres d'art.
Merci à M. & Mme Schneider pour leur accueil.
C’est la première fois que le Cercle des Amateurs de Whisky goutte un Glen Deveron, de la distillerie Macduff.
Il faut dire que ce whisky n’est pas considéré comme un grand. Mais, la distillerie Macduff a sortie des millésimes avec une régularité de métronome. A partir de 1978, des 12 ans d’âge, puis des 10 d’âges de 1986 jusqu’en 1999. Aujourd’hui vous trouverez des 10 ans sans indication d’année.
Nous sentons par cette histoire la volonté de vendre plutôt des bouteilles que des bons whiskies.
C’est un peu dommage car nous trouvons dans ce distillat de 1989 de quoi satisfaire notre palais et notre goût.
Bouteille de 10 ans d’âge - Édition spéciale An 2000 - Importé par Bacardi Martini
Maturation : Fût bourbon
Couleur : Paille d’été.
Nez : Bois tendre. Il est simple, mais pas désagréable, avec tout de même une belle intensité. Nous sommes happés par le ton très malté, très caramélisé des premières notes. Le caramel nous entraîne ensuite vers le bois, la sciure de bois, puis vers des notes de cacahuète et de noisette. Nous allons ensuite, assez doucement vers le fruit bien mûre, le zeste d’orange et la mandarine, pour terminer de manière étonnante par du chewing-gum à la menthe.
Bouche : Boit tendre . La bouche, elle aussi, est simple, avec une certaine tendresse (Un peu épicé tout de même). Nous restons dans la continuité du nez, avec des notes maltées. Nous sommes dans la distillerie, accompagnés par des notes de noisette, de noix et d’épices douces. Une teinte de fruits rouges, apportant un léger sucré, nous montre un chemin de notes d’orange et de caramel.
Finale : Boit vite. Pour ce whisky très linéaire, la finale n’est pas vraiment ce que nous allons retenir. Elle est courte et reste dans des notes de caramel et de bois.
Le verre vide nous apporte un peu de douceur mielleuse, de malt grillé et de bois chaud.
Dégusté avec un chocolat de Papouasie 70% : parfum de cuir, légèrement fumé, saveurs d'herbes coupées. Harmonie et sensualité caractérisent ce terrain volcanique.
La distillerie Bushmills a l’habitude, pour ces whiskeys comme le Bushmills 16 ans, d’utiliser des fûts de bourbon, de sherry et de porto et pour son Bushmills 21 ans d’utiliser du bourbon, du sherry et du madère. Nous avons avec cette collection Steamship, qui débute en 2016, une maturation exclusive dans des fûts Xérés Oloroso de premier remplissage. La collection s’élargira au fil du temps avec des maturation exclusive dans des fûts de porto Ruby et de rhum.
Le nom de cette collection provient du navire à vapeur le SS Bushmills, qui navigua autours du monde, il y a 125 ans, apportant dans ses cales le précieux breuvage. Il parti en 1890 pour traverser l'Atlantique et livrer le whiskey à Philadelphie et à New York. Le bateau s'est ensuite rendu en Extrême-Orient.
Whiskey sans âge - NAS
Couleur : Cognac
Nez : Le beau minois. Un nez agréable, plutôt riche où nous retrouvons les notes typiques de Bushmills, issus de la triple distillation. Ainsi nous allons être dans le raisin sec, la figue, la cerise bien mûr et la cassonade. Un fois ces références passées, des notes de sherry, de fruits rouges se présentent. Elles vont ensuite laisser une place au caramel doux et au cacao. C’est une belle entrée en matière.
Bouche : La belle tendresse. La bouche se comporte comme le nez, mais elle fait ressortir des notes de chocolat amer, d’orange et d’épices. Elle a ensuite une tendance à aller vers le fruit rouge, (cerise), le cidre et la vanille.
Si nous allons un peu plus loin, des notes herbacées se présentent avec quelques touches d’agrume. Mais un agrume sucré/salé, parsemé de cannelle.
Finale : La belle épice. Là encore, la douceur typique de Bushmills, vient à l’esprit. La finale n’est pas très longue, mais elle se donne avec abondance dans des notes de chocolat noir, de cannelle et d’épices.
Le sherry est présent mais pas trop. Il est probable que nous ayons là une maturation assez courte ou des fûts de second remplissage.
Dégusté avec un chocolat de Saint Domingue 70% : Des notes riches en réglisse, fruits rouges ou muscade qui caractérisent les Caraïbes. La qualité de fermentation lui procure richesse aromatique et fraîcheur.
En 1995, Heaven Hill a failli disparaître dans un gigantesque incendie. 30 millions de l. en cours de maturation, 7 chais, une distillerie et 3 camions remplis de grain vont disparaître, consumés par des flammes visibles à des kilomètres. Elle renaîtra, en nous proposant ce 18 ans. Il faut se souvenir que la maturation du bourbon est faite dans des fûts neufs, qui transmettent rapidement à l’alcool, des notes de vanille et de caramel.
Une maturation de 18 ans est donc le résultat d’un travail très important du maître de chai. C’est pour cela nous que nous avons là un single barrel. A cette durée de maturation, en effet, la qualité du fût devient primordiale.
Mise en bouteille le 18 novembre 1997
Fût n°4188
Couleur : Cire.
Nez : Le beau chaud. C’est un nez riche en cannelle, en bois chaud, en vanille et en chêne brûlé que nous avons immédiatement. Après ces violentes effluves, nous entrons dans des notes de fruits noirs, d’agrumes, (orange) et de chocolat. Il est intéressant de patienter un peu pour que se dessinent une vanille douce, une menthe chocolatée allant vers l’épice, le poivre et s’évaporant dans la noisette, le tabac et la feuille de tabac séchée.
Bouche : Le même chaud. Bon, c’est la suite du nez. Nous sommes vraiment dans la continuité, avec comme première sensation, un whiskey enveloppant et presque gras. Nous allons tout de suite dans des notes de bois sec, de caramel, de cannelle et de poivre noir. Le fruit avec des notes de prune et de cerise noire, nous entraîne vers la vanille, le gâteau et le pain d’épice. Le poivre doux mais puissant est en duo avec le bois chaud et brûlé et les fruits à coque (noisette).
Finale : Le long chaud. Cette finale est douce, sèche et longue. Nous restons dans le thème du nez, avec un brûlé plus présent, qui fait penser à de la crème brûlée, mais aussi sur le tabac et l’herbe de fin d’été.
Dégusté avec un chocolat de Sao Tomé 70% : bouquet subtil révélant des notes fruitées et boisées, dominante de tabac avec bonne longueur en bouche et persistance épicée
A nouveau, le Cercle des amateurs de Whisky découvre cette distillerie.
Si Glen Deveron est un whisky modeste, le nom de Sprinkbank résonne de manière différente aux oreilles des amateurs et le fait de savoir que cette bouteille est issue des chais de Signatory Vintage et sélectionnée par la Maison du Whisky, apporte encore plus de joie.
Il faut se rappeler que S.V a été fondé en 1988. ce distillat fait donc partie des premières acquisitions d’Andrew Symington.
Il faut dire qu’à cette époque les distilleries souffraient de surplus de stock et le single malt ne représentait que 2% des ventes annuelles de whisky. Tout le reste allant aux blends. C’est ainsi que les chais de SV se sont remplis !
1 bouteille sur 441.
Distillé le 8 décembre 1989.
Mise en bouteille le 3 octobre 2001.
Fût n° 499. Sélectionné par la Maison du Whisky
Couleur : Miel
Nez : Le mielleux. Un nez d’une douce intensité qui se montre mielleux, herbacé et rempli d’agrumes citronnés. Les notes melliflues s’accompagnent d’un jolie sucré, du chamallow et du calisson d’Aix (du Roy René cela va sans dire). Les notes herbacées sont chaudes, légèrement boisées avec un soupçon de malt grillé. Les notes d’agrumes, de citronnée du départ iront vers l’orange séchées et la vieille mandarine.
Bouche : La Bombe. Très belle attaque, nous nous laissons surprendre. Le degré d’alcool est là, mais il est bien dominé. Cette bouche nous apporte des épices et du poivre, un bois léger. Nous avons aussi des notes de réglisse, de caramel dur et de gousse de vanille. Cette bouche ne s’attarde pas trop et file vers la gorge pour continuer ses explosions. Nous allons y trouver des teintes de citronnelle, de bois sec, de sel et de noix torréfiées.
Finale : La Tendresse. Après l’attaque, une belle tendresse dans cette finale. Elle est dans la continuité du nez et nous allons retrouver ces notes herbacées et boisées. Elle part ensuite vers des notes minérales et sèches où nous pouvons retrouver le métal chaud et le sable. Il y a un coté un peu cendré ou sciure de bois qui restera en bouche. Cela y reste longtemps et c’est assez agréable.
Dégusté avec un chocolat d'Equateur 70% : Chocolat puissant avec persistance florale et fruitée aux notes aromatiques de miel et de jasmin
Une petite bouteille de Port Charlotte ne peut pas nous faire de mal, après avoir été dans sherry et le bourbon.
Nous entrons là dans la tourbe, celle de Jim MacEwan, qui n’en finit pas de travailler ses fûts et d’enfumer son orge.
Les premiers Port Charlotte ont 5 ans d’âge et sont sortis en 2006. Les autres PC seront mis en vente avec une assez bonne régularité, pour finir par avoir ce PC 10 en 2014. Bruichladdich est parmi les plus expérimentales des distilleries. Elle a mis en bouteille un nombre incalculable de maturations ou des finitions dans un large spectre de fûts et d’âges. (L’incalculable étant proche de 2450)
Heureusement quelques séries perdurent, années après années, comme le Classic Laddie.
Couleur : Armagnac.
Nez : La noix tendre. Bien sûr, la tourbe est là et c’est normal, c’est marqué sur la bouteille. Mais le nez est plutôt une suite très agréable de notes de fumée, de cendre froide, mais aussi de noix , de bois et d’épices (clou de girofle). Dès que le nez s’est habitué à ces fragrances, nous allons vers des notes plus florales, avec la bruyère, le thym sec. Et du coup nous nous laissons aller doucement vers la vanille, la meringue et le gâteau vanillé.
Bouche : La noix, mon coco ! La bouche est très agréable, avec une belle équilibre entre la fumée, le bois, la vanille et la noix de coco. Bien sûr, elle ne s’arrête pas là et va tendre vers des notes de sel et d’air marin. Du marin nous passons à la terre, avec des notes bois, de sous-bois, celui des côtes et des chemins de halage, balayés par le vent marin.
Finale : La fine noix. La finale affine la bouche et nous transmet des notes de fruit à coque, d’orge malté mais aussi de pomme chaude et de fumée légère. Elle n’hésite pas à s’étaler dans des combinaisons de cendre et de sel, de vanille et d’agrume (orange et orange sanguine)
Dégusté avec un chocolat du Venezuela 70% : Large palette aromatique, goût chaud et typé, arômes épicés et intenses, légèrement floral. Longueur en bouche et dense, rondeur et puissance
Et pour finir notre très agréable dégustation, nous voilà avec Benjamin Kuentz et avec la bouteille du Cercle des Amateurs de Whisky.
Le distillat provient d’une distillerie de Lorraine. Celui-ci a été mis en maturation pendant cinq ans en fûts de Rully Blanc, (Bourgogne) , puis une finition de deux ans en fûts de Chassagne Montrachet. (Vin blanc de Bourgogne).
Ce travail de maturation et de finition permet de donner de nouvelles tonalités au distillat, sans enlever sa base.
Celui-ci est reconnaissable vers ces notes de fruits blancs (Poires et Prune)
Bouteille 23 sur 35
Couleur : Renapur
Nez : La belle prune. Nous sommes directement transporté dans le fruit, la prune, la mirabelle mais aussi la mandarine et la poire. Il a un côté léger mais sans trop de complexité. Sauf si nous attendons un peu et que nous laissons venir à nous des notes de citron, de mangue et de bois blanc. L’attente permet aussi de trouver des notes terreuses et d’herbe jaune.
Bouche : 180. La bouche nous fait prendre un virage à 180° par rapport au nez. La bouche est grasse et va nous apporter de l'herbe tendre, de la fumée blanche et de la tourbe sèche. Des notes salées viennent les compléter, accompagnées d’un boisé, d’épices douces et de poivre blanc. La bouche nous enveloppe et se développe sur des notes d’alcool blanc, de bois brûlé (mais depuis longtemps), de vanille et de fruit blanc (La poire). Elle va ensuite s’approfondir dans des notes de fruits, en nous présentant le litchi et la pêche Amsden.
Finale : La belle fumée. La finale et longue et nous fait retrouver des notes du nez, avec le fruit comme la mangue et la poire. Une tourbe cendrée fait son apparition avec du poivre blanc.
C’est vraiment superbe !
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Dégusté avec un chocolat d'Equateur 70% : Chocolat puissant avec persistance florale et fruitée aux notes aromatiques de miel et de jasmin.
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