Nous nous attaquons, pour cette dégustation, à la TOURBE.
Et nous allons en boire beaucoup, avec 6 bouteilles remplis à ras bord de PPM.
Cette fameuse tourbe est composée de bois, de pin d’Ecosse, de racine, bruyère, de mousse (sphaignes). Mais elle peut aussi, en fonction des lieux, comporter des algues et même du sable.
L’extraction de la tourbe est une activité écologique, car seule la quantité requise pour l’année est prélevée. La couche superficielle est déposée sur la tranchée de l’année précédente, afin d’assurer la régénération de la tourbière.
La tourbe sera ensuite séchée pendant 4 semaines au minimum. Cependant le taux d’humidité pourra varier de 10 à 45% dans les mottes. L’art du séchage à la tourbe va être de composer avec ces variations.
C’est la tourbe ou plutôt la fumée de celle-ci qui va servir au séchage de l’orge. C’est au travers d’un plancher grillagé que la fumée et la chaleur du feu de tourbe, vont peu à peu (entre 16 et 24h) sécher les grains. C’est l’humidité des grains qui favorise l’absorption de la fumée et qui donnera dans le whisky la teneur en composé phénolique par million. Ce P.P.M sera le marqueur d’un whisky plus ou moins tourbé.
De 1 à 10 ppm, c’est léger, de 10 à 30 c’est moyen, de 30 à 50 ppm c’est fortement tourbé.
Pour cette dégustation nous sommes accueillis par le caviste de la PROHIBITION. Il nous avait préparé pour accompagner notre dégustation, du foie gras, de la charcuterie et un gâteaux au chocolat. Superbe.
Nous commençons par un BIG PEAT à 50%. Il s'agit de la Kyoto Edition et c'est un Blend de chez Douglas Laing’s.
Couleur : jaune paille.
Nez : Et paf ! C’est beau. Un nez puissant où une tourbe sèche se présente à nous. On sent une légère dispute entre Ardbeg et Caol Ila pour être en premier à nos narines. Mais par ses notes plus, fumée blanche que salées, plus herbes sèches que fruits citronnés, nous avons un Caol Ila qui arrive en premier. Après cette chamaillerie, des notes poivrées, accompagnées d’une fraicheur d’un bord de champs d’herbes hautes, nous amènent vers le bois chaud, le chocolat sec. Après avoir contourné la tourbe, nous entrons dans le fruit blanc, l’algue sèche et la cendre.
Bouche : Calme. Elle est légèrement huileuse et vient avec des notes poivrées et citronnées. Nous sommes dans des tons de gâteau aux noix, de réglisse et de sel.
Finale : Où ? Bon pour tout dire, elle n’existe pas. Le whisky peine à arriver en fond de la bouche. Mais il nous laisse des notes de poivre blanc, de noisettes et de bois tendre.
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Nous continuons notre escapade par un LAGAVULIN à 48% de 8 ans d'âge. Il s'agit de la bouteille du 200ème Anniversaire.
Couleur : Jaune clair.
Nez : Poivré. Il s’étire doucement entre des notes de poivre noir et des zestes d’agrumes (citron), en passant, par l’algues et le chocolat amer. Nous arrivons ensuite dans la vanille et la céréale avec une fumée légère et veloutée. Les notes de fumée et de malt deviennent plus présentes et passent devant celles du poivre.
Bouche : Aussi. Nous sommes dans la continuité du nez avec une bouche légère, mais remplie de notes de vanille et de fumée. Des épices douces, cannelle et noix de muscade arrivent en rang d’oignon. La fumée ou peut-être plutôt la cendre prend ensuite le dessus. Elle est accompagnée de gingembre, d’herbe sèche et de notes de terre.
Finale : Doux. Nous sommes dans une finale agréable de notes de fumée, de cuir, de bois brulé.
La troisième bouteille est un CAOL ILA à 46% de 2009 et de 8 ans d'âge, de chez Signatory Vintage.
Non filtré à froid. Bouteille n° 79. Distillé le 13 octobre 2009.
Fût n° 318817 et 318818.
Mise en bouteille le 24 novembre 2017.
Couleur : Vin blanc.
Nez : Découverte. Un nez agréable qui se laisse découvrir peu à peu. Laissez du temps au whisky, il arrivera avec des notes de poivre doux, de tourbe vanillée et de chocolat aux épices. La tourbe est cendrée et sèche et vient avec des notes citronnées. La découverte continue avec la pomme acidulée, le gâteau au citron et de menthe citronnée. (J’ai du mal à sortir de cet agrume.)
Bouche : Apaisante. Une bouche plutôt agréable dans des notes sucrées de gâteaux aux noix, pour dériver vers des notes plus poivrées et salées. Nous sommes dans une belle amertume presque tanique où se mêlent des notes de bois sec, de cendre et de fleur de sel.
Finale : A découvrir. Ce whisky ne brille pas par sa finale, qui se laisse attendre (un peu). Nous trouverons tout de même des notes vanillées, la menthe poivrée et le bois clair
Nous dégustons ensuite un CAOL ILA à 55,2% de 2005 et de 13 ans d'âge dans une version de chez Gordon & McPhail.
1 bouteille sur 219. Distillé en 2005.
Fût n° 302023.
Mise en bouteille en 2018.
Couleur : Vieil or.
Nez : Vineux. Finalement il est peut-être plus terreux que vineux, une terre rouge avec une tourbe douce, qui se cache presque. Des notes d’agrumes, d’oranges poussiéreuses et de bois mouillé, nous arrivent doucement. Puis, nous sommes dans des notes d’écorces, de poivre et de céréale. Nous finissions par la pierre moisis et le chêne poivré.
Bouche : Texturé. Bouche ample et intense avec des notes de tourbe terreuse, de bois, de confiture d’orange sèche. La fumée se laisse deviner, sous une petite couche sucrée de caramel salé.
Finale : Poivrée. Finale assez longue et qui se développe sur des notes de vanille et de noix. Surgis de nulle part arrivent alors des notes de vieux chocolat et de nougat. (Un Toblerone !?)
Nous continuons avec la tourbe d'un PORT CHARLOTTE CC: 01 à 57,8 de 2007 et de 8 ans d'âge.
Couleur : Verni rouge.
Nez : Large. Un nez bien agréable, avec une belle douceur de d’agrume avec la mandarine et l’orange sanguine. Le nez est ensuite attiré par des notes plus terreuse, avec de la mousse sèche des herbes et du bois. Mais rien ne laissait présager que nous allions trouver des notes plus sucrées, mêlant le caramel, la vanille et le lait réchauffé.
Bouche : Chaleur. Très belle bouche, qui nous apporte une belle chaleur de notes sucrés, de vanille et de miel de forêt. Nous entrons ensuite dans le cœur du CC1, avec la présence de notes d’agrumes, de cuir mou, de poivre et d’épice et de pain d’épice et de viande fumée.
Finale : Coucou. Belle finale, avec des notes qui reviennent sans arrêt. Nous trouvons la vanille et le bois cendré, la fumée et des touches de sel.
Le verre vide nous entraine vers des notes herbeuses, terreuses légèrement goudronnées et maltées.
Et pour la fin une bouteille de BUNNAHABHAIN MOINE à 58,4% de 2011 et de 7 ans d'âge et de chez Signatory Vintage.
Distillé le 16 septembre 2011. Fût n° 704497.
Mise en bouteille le 28 mars 2019.
Une bouteille sur 282. Sélectionnée par la Maison du Whisky.
Couleur : Jaune Paille
Nez : Droit. Autant le nez du CC:1 était large, là le nez est droit avec des notes salées et citronnées. Mais, finalement, il cache bien son jeu, car avec un peu de patience nous arrivent de la tourbe sèche avec un fond mentholé, du poivre et du camphre, de la vanille et du bois blanc. Des notes de gâteaux aux amandes un peu brulées se déploient au-dessus du verre pour finalement laisser la place à une tourbe légèrement terreuse.
Bouche : Développée. Si le nez est timide (à ses débuts), la bouche, elle, se déploie majestueusement dans des notes sucrées de fruits blancs et d’agrumes. (Mandarine). Des notes de poivre fumé ou de fumée poivrée couvrent notre bouche pour se prolonger doucement vers le tourbe sèche et l’herbe de même.
Finale : Dommage. Elle manque un peu de puissance. (Tout a été donné avant, dans la bouche) mais nous laisse avec des notes de citrons enfumés, de sel et de vieux miel.
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