Dans le double livre « Le whisky - Itinéraires & Fabrication » de Thierry Bénitah, datant de 2003, les whiskies japonais sont absents et seules quelques distilleries sont présentées. Quand en 2010, le livre posthume de Michael Jackson (le vrai), le « Guide de l’Amateur de Whisky » sort en librairie, les whiskies japonais sont présentés sur 6 pages sur 400. En 2016, Jim Murray écrit, dans sa « Bible des Whiskies » que le meilleur whisky au monde, pour l’année 2015, est le Yamazaki 2013 Sherry Cask. (Il s’attirera cependant les foudres de nombreuses distilleries écossaises).
Ainsi, en une dizaine d’année, le whisky japonais a fait une entrée très remarquée dans le monde des alcools (très) haut de gamme.
Aujourd’hui tout amateur se doit de connaître les distilleries et les whiskies issus des chais japonais et il est peu probable qu’il les critique défavorablement au vu du nombre impressionnant de médailles d’or reçues lors de concours internationaux.
Bien sûr quelques uns trouvent que cela est un peu surfait et issus d’un marketing bien huilé, mais il n’est pas rare d’en voir d’autres prêts à dépenser plus de 10 000 € pour une bouteille de Karuizawa.
Alors ces whiskies sont-ils vraiment hors normes et devons-nous casser notre tirelire pour les acheter ou pouvons nous les critiquer parce que notre palais n’y trouve pas son plaisir ?
Nous espérons qu’au cours de notre première dégustation de 2017, où vous ne gouterez que des whiskies japonais, vous trouverez les réponses aux questions que vous vous posez. Nous espérons que cela vous permettra de vous faire une autre ou une meilleur idée de ces alcools.
Car, comme pour les distilleries écossaises, nous avons une large palette organoleptique, qui devrait (normalement) satisfaire les palais les plus écossais.
Voilà un assemblage de whiskies atypique. Nous sommes sur un mélange de malt et de grain (d'où son nom). Les whishies viennent d’Hanyu et de Chichibu, mais aussi de 8 autres distilleries disséminées dans le monde. (Ecosse, Angleterre, Irlande, États-Unis et Canada)
Couleur : Jaune doré
Nez : Nous avons dans une belle harmonie des notes de pruneau, de vanille crémeuse, de poire molle, de bois blanc et de cannelle. C’est avec délice que nous pouvons suivre, ensuite, des notes plus maltées mais aussi plus sucrées, où nous retrouvons du sucre roux, le pain sec ou légèrement brulé.
Bouche: De belle consistance, elle reste cependant assez droite ou linéaire. Elle ne sort pas de la langue pour venir titiller les papilles foliées. Elle est plus amère que sucré, avec une pointe de notes aquatiques et d'agrumes. Nous retrouvons le malt et le chêne blanc mais aussi une légère fumée de tourbe. Les notes aquatiques reviennent vers la fin avec l’iris et le nénuphar.
Finale : Snif, elle est un peu courte, mais la bouche le laissait présager. Nous retrouvons des notes de feu lointain, de caramel, de vanille et une fine pointe d’épice.
Couleur : Jaune paille
Nez : Il est très fringant avec ses notes florales et citronnées. Le gâteau meringué apparaît, mais il laissera la place rapidement à des notes de poire blanche, de zest d’orange et de fumée sèche.
Bouche : Nous commençons par une pâtisserie douce de meringue citronnée, pour aller vers le fruit tropical séché, le malt et le bois blanc. Une pointe de poivre et de fumée viennent peu à peu envahir notre bouche, pour y laisser, avant la finale, des notes d’orange fraiche, de vanille et de tabac frais.
Finale : Elle est longue mais se laisse découvrir. Nous retrouvons une fumée subtile, le bois clair, la mandarine un peu mûre pour finir dans des notes un peu poivrées et herbacées.
Le verre vide, nous avons le malt et le bois.
Tout comme les éditions précédentes, l’édition Limitée 2016 est un travail d'assemblage de jeunes single malts vieillis en fûts de chêne Américain avec des single malts âgés de plus de 20 ans, vieillis en fûts de chêne Européen, ayant contenus du Xérès (Sherry) ou du vin de porto.
Couleur : Jaune cuivré.
Nez : Il est puissant et remarquablement équilibré avec d’un coté des notes d’épices (cannelle et clous de girofle), de gingembre et de l’autre des notes de fruits comme la pomme au caramel, la figue, la prune bien mûre. Avec un peu de patience viennent à nous des notes de pruneau, de peau d’orange, de réglisse et de vieux chocolat.
Bouche : Elle est étonnement salée et poivrée avec des notes de caramel, de prune et d’agrume, où nous retrouvons l’orange et la mandarine. Les épices mais aussi des notes de noix et de figue vont peu à peu prendre le dessus, pour nous amener vers le café torréfié, l’amande, la noix fraiche et peut-être le paximadia.
Finale : Elle est moyennement longue, mais les notes d’épices restent bien présentes. Elles sont accompagnées notes de pruneau et de Xérès.
Distillé en 2010. Mise en bouteille en 2014. Bouteille 5030 sur 6200.
Le Chibidaru est affiné 4 ans dans des petits fûts (quarter cask env. 125 l). Best Natural Cask par les Malt Maniac (Note 85)
Couleur : Vin Jaune
Nez: Belle présence de fruits et celui qui arrive en premier est la pomme verte, suivi de notes de poires et de fruits rouges. Après cette douceur de fruits, nous entrons dans des notes maltées, un peu sucrées pour terminer sur un ton plus végétal, plus floral.
Bouche : Nous retrouvons la pomme avec des notes de jeunes fruits à coques (noix, noisette). Nous sommes ensuite attirés par des notes plus sucrées, assez douces de fruité mentholé, de jeune bois et peut être de caramel. Cette bouche persistante va finir délicatement dans des notes de sucre brun et de pain grillé.
Finale : Elle est longue mais sans excès. Dommage. Nous restons dans des notes de malt sucrées légèrement mentholées avec la douceur florale de la bière BAPBAP ShiFuMi.
Whisky distillé en 2012 et mis en bouteille en 2016. Fût n°1555. Chêne blanc Américain. Sélectionné par LMDW 60ème anniv.
Couleur : Jaune passé.
Nez : Démarrage en fanfare sur des notes de fruits exotiques, comme la banane, la mangue, l’ananas pour aborder ensuite des notes de chewing-gum, de caramel mou et de vanille en poudre. Le calme arrive ensuite avec des notes d’orge, de cire et de tourbe légère mais aussi de vieille poire et de noix.
Bouche : Au contraire du nez, elle se laisse découvrir doucement avec des notes un peu laiteuses et vanillées peut être aussi un peu poivrées. Nous avons ensuite le bois blanc et le malt auxquels se mêlent des touches salées et herbeuses.
Finale : Nous l’aurions aimée plus longue, tellement elle est en délicatesse avec des notes de fruits secs comme l’abricot et la noix. Les épices douces, vanille et de curcuma se laissent bercer par des notes de réglisse et de fumée légère.
Maturation en fût de xères.
Couleur : Acajou foncé
Nez : Superbe nez. Nous sommes emportes par une vague d’agrumes (Orange sanguine, peau d’orange séchée), de pruneau et de figues qui peu à peu laissent apparaître un estran de caramel, de vieux miel et d’un feu ancien, mélange de cendre humide et de terre brulée. Et si vous attendez encore un peu, une seconde vague plus mentholée accompagnée d’agrumes citronnés et de gâteaux chocolatés vient à vos narines
Bouche : Une bouche crémeuse remplie de notes de cerises bien mûres, de chocolat noir et de gingembre confit. Le gâteau chocolaté avec sa cerise à l’eau de vie est comme présent dans notre bouche, mais il laissera place peu à peu à des notes plus sucrées, plus sirupeuses de confiture de pruneaux et de vieille pâte de coings.
Finale : Très belle finale, très présente, qui part sur un registre aquatique, d’eau sucrée et mentholée pour dériver vers des notes plus boisées et poivrées. Nous terminerons sur des rivages de douceurs de miel Doré et de poivre blanc.
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