La Force
Présentation de la dégustation
Et c’est notre première E. WAC.
Pour cette dégustation nous allons découvrir une distillerie peut connue, Glenglassaugh. Elle se situe entre les villes d’Elgin et de Banff et est à la frontière entre les Highlands de l’est et le Speyside. Elle fut construite entre 1875 et 1878, par le Colonel James Moir, dans le coquet village de Portsoy et fonctionnera par intermittence jusqu’en 1986, année où elle fut mise en sommeil par son propriétaire, Highland Distillers. Dans ce laps de temps, en 1950, elle doubla la capacité de ses alambics et en 1960, fut entièrement reconstruite.
Pendant 20 ans, entre 1986 et 2008, elle restant donc en sommeil, jusqu’au moment, où elle fut rachetée par un groupe d’investisseurs, le groupe Scaent, mais changera rapidement de mains, en étant reprise par la BenRiach Distillery Compagny en 2013. Entre temps Glenglassaugh Revival, le premier whisky de la distillerie renaissante, sera lancé (2012).
Le thème de notre dégustation est la force. Nous allons voir au travers de la dégustation de ces 4 whiskies le sens que nous mettons derrière ce terme.
Car, quand il est fait référence à la force d’un whisky, le sens commun comprend le degré alcoolique. En effet plus ce degré est élevé, plus l’alcool peut devenir agressif et aller jusqu’à brûler la gorge.
Pour les whiskies, les embouteillages se font, en général, à 43%, mais ils peuvent aller au-delà de 60%, pour les plus élevés.
Pour autant, ces derniers, avec cette force alcoolique, sont-ils les plus forts en bouche ? Rien n’est moins sûr. En effet les whiskies au corps puissant peuvent largement dominer le degré alcoolique. C’est le cas généralement des tourbés et des âgés.
A contrario certains whiskies, mal travaillés, peuvent ne pas dominer un degré alcool faible. Nous avons particulièrement ce cas dans des whiskies légers ! C’est-à-dire ceux dont le corps organoleptique est faible. Nous allons retrouver cela dans des jeunes whiskies embouteillés au-delà de 45%.
Pour cette dégustation, nous allons commencer assez haut, avec le Revival à 46%, pour finir par un embouteillage à 55,4%. Nous découvrirons comment la distillerie travaillent ses whiskies et leur maturation, afin de nous proposer des assez jeunes distillats tout en force et en profondeur, tout en richesse et en complexité.
Que la force soit avec vous.
Notre premier whisky « Renaissance » tire son nom de la reprise en 2008, de la distillerie par un groupe d’investisseurs. Le 29 février 2008, les clés ont été officiellement remises à la nouvelle «Glenglassaugh Distillery Company Limited». Plusieurs mois de rénovation ont suivi et le 28 novembre 2008, le premier ministre écossais, Alex Salmond, a ouvert la malterie et le premier distillat est sorti des alambics le 4 décembre 2008, puis mis en fût le 16 décembre 2008.
C’est en 2012 que le Revival a été lancé.
Non filtré à froid - Couleur naturelle
Maturation : Fût de Bourbon, Fut de Xéres, Fût de vin
Couleur : Jaune à reflets orangé
Nez : Le bon Coing. Très beau nez, qui vient nous envelopper de notes puissantes. Nous sommes tout de suite attirés par le sucré, avec la prune, le fruit rouge de fin d’été, la pâte de fruit. Ces notes s’étalent ensuite dans le bois chaud, la noisette et le caramel mou. Si nous patientons un peu, le bois se fait plus présent, accompagné de notes de vanille et d’agrumes (orange)
Bouche : Le haut bois. La bouche est dans la continuité avec une belle douceur. La force de l’alcool (46%) est bien maitrisée. Et c’est pourtant notre premier whisky ! Nous retrouvons ces notes d’agrumes, avec toujours l’orange, mais aussi la prune tombée de l’arbre, le miel de châtaigne et la céréale. Ces notes nous entrainent vers la noix et la noisette, mais sans prendre le dessus. Il reste toujours une belle force de vieux chêne légèrement brulé.
Finale : La belle épice. La finale est plutôt longue et agréable. Elle tombe dans l’épice douce, la boite de chocolat (Celle en bois) et la vanille.
Le whisky Evolution de chez GlenGassaugh se comprend comme un élargissement du profil organoleptique du distillat. Si le Revival est issus d’une triple maturation (Fût de bourbon, de vin rouge et de xéres), celui-ci est resté dans des anciens fûts de Tennessee Whisky ( Jack Daniel’s ). Les premières bouteilles sont sorties en 2013.
Non filtré à froid - Couleur naturelle
Couleur : Jaune paille
Nez : La paille belle. Le nez est discret, mais se laisse doucement découvrir. Nous entrons dans la botte de paille, accompagnés de vanille et de bois blanc, mais aussi d’ananas, d’épices blanches. (Poivre blanc) et de sel. Se découvrent ensuite des notes plus liquoreuses avec le sucre d’orge et le caramel fondant.
Bouche : Le doux d’orge. La bouche se trouve dans la continuité du nez, avec cette orge et le bois blanc. Mais la force de cette bouche à 50%, va nous entrainer très vite, vers des notes de prunes pas encore mures, de pommes et de fruits blancs. Nous allons rester là, bien ancré, sur ces fragrances quand arrivent calmement des notes d’eau de vie et de caramel, voire de crème de caramel, mais aussi de beurre salé et d’épices.
Finale : La force fine. Une belle longueur dans laquelle nous allons retrouver l’épice et le foin, mais également la vanille et le chêne fraichement coupé.
GlenGlassaugh a mis en bouteille plusieurs whiskies tourbés, comme le Torfa, avec une tripe maturation et un autre avec une maturation en fût de porto.
Pour cette troisième dégustation, nous sommes en présence d’une finition en fût de chêne neuf d’environ deux ans, la maturation ayant été faite avec des fûts de chêne américain de 1er remplissage.
L’utilisation de chêne neuf est assez récente dans le monde du whisky. Elle permet de donner, rapidement, à des jeunes whiskies, une belle palette olfactive.
Couleur : Cire à reflets brun
Nez : La bath malt. Très beau nez tout en malt grillé et en vanille. Cette impression reste longtemps, jusqu’à l’arrivée en force, de notes d’herbe coupée, de paille humide et de beurre. Avec un coté presque floral, se dégagent ensuite des notes d’agrume brulé et de palais breton de début de saison. (L’oublié de l’année dernière). Pour finir nous arrive une douce cendre froide ou peut-être plutôt de la feuille de tabac un peu humide
Bouche : La bath bois. La bouche tranche un peu avec le nez, car nous sommes plutôt sur des notes boisées, bûches brulées et graines grillées. La tourbe se fait plus présente et s’accompagne de notes melliflues, légèrement anisées.
Une autre gorgé fait apparaitre des notes florales, celles que nous avions au nez, avec le roseau sec coupé, la mousse et le feu du petit matin.
Finale : La bath thé. Une finale un peu sèche dans une longueur raisonnable. Nous restons dans des notes de fumée et de tourbe, mais aussi de thé sec, accompagnées de trace de tabac et de bourbon vanillé.
Pour notre dernière, nous dégustons une mise en bouteille faite à l’occasion du 10ème anniversaire de la réouverture de la distillerie.
Nous sommes devant une jeune bouteille de 11 ans d'âge, ayant réalisée sa maturation exclusivement dans des fûts de porto. Cela est assez rare.
Les fûts, (entre 500 & 650 litres) doivent, en effet, être très bien sélectionnés afin de donner au distillat juste ce qu’il faut d’arômes sans l’écraser de notes vineuses.
Bouteille 127 sur 843. Age : 11 ans
Distillé le 11/06/2009. Embouteillage en 2020
Fût n° 1830
Couleur : Cuivre Rose à reflet brun.
Nez : La vie vint. Nez très expressif où se bousculent des notes de vin, de crème de cerise, de raisin de fin d’été. S’entremêlent aussi le pruneau sec, le bois tendre, l’épice (clou de girofle). Une fois passé tout ce concert de notes, apparaissent des tonalités de cire sèche, de vieille orange sanguine avec un fond de thé noir. Belle complexité.
Bouche : La belle vie tire. La bouche est explosive avec une belle attaque fruitée. La force de l’alcool réveille toute la bouche, et immédiatement, nous retrouvons les notes du nez, avec la mûre, la cerise pour aller ensuite vers le chêne, le réglisse et le porto. La bouche est un peu asséchante et s’étire vers des notes d’épice et de poivre noir et de sel.
Finale : La vie va. La finale est agréable, avec une longueur correcte pour les 11 ans. Le whisky s’épanche, en douceur, en fond de gorge. Cette douceur s’accompagne de notes de cuir, de tanin de bois, de réglisse et de xérès.
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