DÉGUSTATION DU 30 MARS 2023
Bonjour les Artistes
Présentation de la dégustation
Voilà plusieurs années que la Maison du Whisky nous offre une gamme ARTIST. Elle fut créée en 2011 et apparaît pour la première fois dans le catalogue de 2012.
Thierry Bénitah, directeur général de LMDW, nous y présentait 5 bouteilles sélectionnées partie les plus grandes distilleries d’Écosse. Nous
avions un LAPHROAIG 15 ans, un BEN NEVIS 20 ans, un GLENLOSSIE 25 ans, un GLENLIVET 30 ans et un BUNNAHABHAIN 35 ans. Tous venaient des chais de chez Signatory vintage. Il s’agissait, par cette sélection de mettre en avant la passion, l’exigence et la volonté de perfection des maîtres de distillation, des maîtres de chais et des propriétaires des distilleries. Il s’agira aussi de mettre en avant des artistes au travers des étiquettes.
D’année en année, cette collection va se déployer jusqu’à aujourd’hui, et proposer dans celle de 2023, un ensemble de 5 bouteilles de la distillerie STRATHISLA. C’est la première fois que cette collection ne propose qu’une seule distillerie, mais il faut dire qu’elle le mérite bien. Bien qu’assez confidentiel pour le grand public, elle est intimement liée au blend le plus connu au monde, Chivas. En effet ce whisky rendre pour une grande part dans la composition de ce blend. Ses bâtiments sont aussi assez connus en raison de ses cheminées de ventilations dont les toits forment comme
des pagodes et aussi en raison de appareillage ses murs en pierre datant des années 1780. Cela fait d’elle, l’une des plus anciennes distilleries d’Écosse et pour beaucoup la plus belle.
Vous trouverez aussi dans cette collection #12, toujours sélectionnée chez Signatory Vintage quelques adorables bouteilles d’âges très respectable, comme un BUNNAHABHAIN de 44 ans.
Pour cette dégustation, nous serons (un peu) moins ambitieux que la Maison du Whisky, mais il vous sera tout de même proposé à vos palais, quelques beaux échantillons de la collection ARTIST et ARTIST Collective. Cette dernière, de prix plus abordables, permet de déguster des whiskies issus d’un mariage de fûts sélectionnés.
Nous retrouvons là, la manière de travailler d’Andrew Symington propriétaire de Signatory Vintage.
Notre dégustation débutera, pour nous mettre en jambes, par des bouteilles de la gamme Artist Collective. Nous allons pour cette présentation nous arrêter un peu sur les distilleries ARDMORE et AUCHENTOSHAN (Prononcé ock-un-toshun) assez peu connues. Pour la première vous vous rappelez sans doute de la dégustation du 24 juin 2021, où nous avions goûté une version tourbé et les quelques explications.
Un petit rappel tout de même, ARDMORE a été un des whisky entrant dans la composition du blend Teacher’s qui en 1972 est devenu le premier à vendre plus d’un million de caisses par an au Royaume-Uni. Pour cela la distillerie arrêta sa malterie, portant capable d’avoir 1 380 tonnes étalés sur ses planchers, pour faire venir son orge malté de l’extérieur. Elle va légèrement le tourbé au séchage (12 à 14 ppm). Depuis 2001, une version non tourbé existe, Ardlair , que nous avions aussi goûtée le 24 juin et que nous trouvons que chez les embouteilleurs indépendants.
La distillerie sortira son premier whisky « propriétaire » en 2007, le Traditional cask, qui fut remplacé en 2015 par le Legacy.
Avec AUCHENTOSHAN, nous descendons dans les Lowland. Cette distillerie est ancienne, avec une première indication de sa construction en 1823 et un début de production vers 1878. Elle aura de nombreux propriétaires, résistera à la crise des années 1970 et perdurera alors que
d’autres comme Inverleven, Kinclaith, Ladyburn, Littlemill et Rosebank vont arrêter leur production.
Rosebank, à l’arrêt pendant longtemps (1993) n’a repris qu’en 2017 après son rachat par Ian Macleod Distillers.
Bref, l’arrivée de Suntory et de la mise en avant de son mode de distillation atypique, puisque qu’il s’agit d’une triple distillation, vont la faire vraiment connaître. Le nouveau propriétaire va modifier la forme de la bouteille, elle va s’aplatir et commencer à élargir la gamme. Ainsi en 2002, sortira un triple wood, montrant alors la capacité de la distillerie à maîtriser la maturation de ses distillats. Peu à peu la gamme va s’agrandir et en 2008, vous trouverez un sens âge, c’està dire un jeune whisky, un 12 ans, un 18 ans et le triple wood.(Bourbon puis sherry Oloroso puis sherry Pedro Ximenez).
Pour finir et c’est le cas de le dire, nous goûterons une bouteille de Pentalogy Fortitude de chez Compass Box. Elle fait, du coup, partie d’un ensemble de 5 whiskies, qui présente 5 vertus. Nous goûterons le Courage. Vous avez aussi la Sagesse, la Confiance, l’Émerveillement, la
Générosité. Nous retrouvons peut-être là, ce qui a fait la réputation de Compass Box.
Bonne dégustation
Nous voilà avec une bouteille d’Ardmore issus de 7 fûts (small batch) de bourbon ayant contenu auparavant du Laphroaig.
Les 7 ont été sélectionnés par la maison du Whisky.
Alors que ce whisky est modestement tourbé, par de la tourbé provenant du village de saint Fergus (Aberdeenshire), sa maturation d’en d’anciens fûts ayant contenus du bourbon et du Laphroaig, va nous faire passer par une large palette de notes de tourbe. Les amateurs de Laphroaig vont s’y retrouver, tout en découvrant un fond maltée et minéral propre à Ardmore.
L’étiquette a été réalisée à partir d’une peinture de Brigitte Althapé, une artiste de Nantes.
Éditon limitée de chez LMDW Artist Collective #3.6
Une bouteille sur 2295
Distillé en 2009
Mise en bouteille en 2018.
Fût de bourbon après un remplissage de whisky d’Islay.
Couleur : Jaune pâle, vin blanc
Nez : La belle tourbe. Le nez est calme et nous entraîne immédiatement dans des notes de tourbe et de sel. La tourbe est légère et s’accompagne de cendres froides. Mais s’il est difficile de se détacher, de ce nez, elles ne sont pas les seules. Avec de l’attente nous allons découvrir des notes florales et de foin chaud, mais aussi de fruits bien mures où la poire se fait une belle part.
Elle nous mène alors vers l’alcool de poire. Peut-être un peu déstabilisé par cette large palette aromatuque, nous allons revenir aux fondamentaux avec des notes de cendre, d’orge malté et
de levures.
Bouche : La belle épice. Une belle attaque en bouche, qui remue nos papilles gustatives. Nous sommes, tout de suite, mis dans l’herbe d’un champs, avec des notes de foin et d’herbe
sèches. Le champs n’est pas loin de la mer et viennent à nous des notes marines et iodées. La médecine de Laphroaig nous sort de ce champs par la tourbe légère, la menthe et des notes lactiques. Une petite gorgé supplémentaire nous ouvre un peu plus ses notes de sel et d’épices.
Finale : La belle eau de mer. Nous sommes, avec cette finale plutôt longue, sur des notes aquatiques et médicinales. L’eau est de mer, apportant son iode et l’algue marine.
La médecine va nous donner des notes de menthe et de chocolat amer.
Le verre vide nous fait retourner au nez avec des notes herbacées et maltées.
Faut-il encore présenter la distillerie Glenlivet ?
Celle-ci est l’une des plus connue au monde, avec un début de production en 1823. Elle fut la première à obtenir une licence officielle en 1823, (ou 1824 selon les sources). La gamme proposée est assez large, avec fameuse bouteille de 12ans d’âge, jusqu’à l’Archive de 21 ans. Cette dernière est produite en petites séries, souvent en coffret bois numéroté. Vous avez aussi la gamme Nàdurra, un 16 ans d’âge dont la production débuta en 2005. La maturation sera faite dans les fûts américain de premier remplissage et parfois en fût de sherry Olorosso.
Mais il est aussi possible de trouver un Nàdurra peated.
L’étiquette est réalisée à partir d’une peinture de Channy Conversation on the back of a cigarette pack.
Édition limitée de chez LMDW Artist Collecttve #1.4
Un bouteille sur 1372.
Distillé en 2007.
Mise en bouteille en 2017.
Fût de sherry. Assemblage de 2 fûts
Couleur : Cuivre ancien
Nez : Le beau vin. Le nez est très présent avec une belle richesse, qu’il nous faudra tout de même le découvrir.
Ce qui nous attire sont les notes de vin de Xérès où s’entremêlent un sucré melliflue et un fruité oléagineux (noix, amande). Ces fruits nous entraînent vers le caramel un peu dur et vers les épices (Cannelle, la vanille). Une attente, nous ouvre des portes où nous trouverons de la prune bien mûre et de l’abricot tombé de l’arbre, du bois humide et de la bruyère. Nous serons ensuite attirés vers le gâteau aux abricots avec cette touche de vanille et de sirop de miel.
Bouche : Les beaux fruits. L’attaque est ample et se dilate avec joie, pour nous donner une belle palette de fruits rosacées comme la prune, l’abricot et la pomme de fin de saison. Peu à peu des notes plus maltées nous arrivent, avec un goût sucré-salé. Le boisé du nez, que nous avions peu perçu, nous vient ensuite, il est délicat et s’accompagne d’épices douces comme la muscade et le clou de girofle. Il est doux mais persistant et va nous amener vers la noix
sèche et le vieux chocolat.
Finale : Les beaux bois. Ce que nous avions perçu en bouche, se retrouvent dans cette finale boisée et vanillée. Elle va s’éteindre doucement et assez longuement, dans des notes de fruits secs et d’épices, de chocolat oublié et de miel de châtaignes.
En raison de sa triple distillatton, la distillerie Auchentoshan va naturellement produire
des distillats assez doux, crémeux et possédant une belle élégance. La troisième distillation, tout en augmentant le degré alcoolique (Env. 80%), va éliminer les éléments les moins agréables et rendre le distillat plus léger, plus floral. Cela lui a permis de proposer une version
brut de fût, non filtré à froid, le Valinch.
Ce distillat est toujours mis en bouteille à 57,2%. (Sauf l’édition 2011). Le valinch est cette grande pipette servant à prendre du whisky directement dans le fût.
Mais revenons à l’élégance de ce whisky, que nous allons retrouver avec cet affinage en fût de sherry de 1er remplissage.
L’étiquette est réalisée à partir d’une peinture de Théo Guignard Aquarelle.
Édition limitée de chez LMDW Artist Collective #5.6
Une bouteille sur 1581
Distillé en 2007
Mise en bouteille en 2021.
Fût de sherry de premier remplissage.
Couleur : Cire rouge.
Nez : Le petit sirop. Le nez est discret et agréable. Il va s’épanouir dans un joli rancio fruité avec l’abricot bien mûr, dans l’agrume avec l’orange et la mandarine. Tout cela semble enveloppé de notes de terre noire humide, et de bois brûlé, mais aussi de sirop de fruits
rouges. Ces notes deviennent peu à peu, plus expressives et nous allons y trouver la mûre, la myrtille chaude et le cassis.
Nous resterons sur ces notes quand l’orge malté viendra à nous, avec un fond de fruits secs.
Bouche : Le bois sucré. La bouche est agréable avec une attaque de bois enveloppé de caramel au beurre salé.
Cette enveloppe s’ouvre pour un mélimélo de noix et de châtaigne, de pruneaux et chocolat amer, mais aussi de sucre candi et d’épices douces.
Nous resterons là, quand la bouche se fera plus poivrée et réglissée, pour repartir
vers le vieil abricot juteux et le sirop rance.
Finale : Le bois tendre. La finale est plutôt longue et nous restons longtemps avec ces notes de bois, tirant vers la vanille et le gâteau aux noix, pour nous entraîner vers un Rivesaltes ambré chargé de sucre et de poivre, d’épices et de chocolat amer.
Pour trouver une bouteille officielle de la distillerie Benrinnes, il faut un peu de courage, tant ce whisky est demandé par les embouteilleurs indépendants. Il faut dire qu’elle produit un distillat très typique en raison d’un mode de fabrication en triple distillation partielle, qui lui donne un corps charnu, riche et profond. Il est donc une base solide pour des élevages
et des maturations, parfois longues, dans tous types de fûts.
Nous allons retrouver ce corps avec une belle puissance (55,9% tout de même) l’alcool, mais aussi dans les fragrances maltées, vanillées et médicinales qui se présentent vigoureusement à nous.
L’étiquette est réalisée à partir d’une
peinture de Sei Arimori.
Édition limitée de chez LMDW Artist #10
Une bouteille sur 687. Fût n°3
Distillé en 2005
Mise en bouteille en 2020.
Fût de Fût de sherry.
Couleur : Cire jaune.
Nez : La rondeur. Le nez tout en rondeur et finalement assez discret est dominé dès les premiers instants par des notes maltées. Le malt reste bien présent tout en laissant la place à des arômes melliflus et citronnés, des notes de bois et d’épices comme la cannelle et le clou de girofle. Nous entrons alors plus directement dans les fragrances de ce whisky, pour y trouver de la gousse de vanille, de la poire chocolatée, le miel solide et le fruit blanc. L’alcool reste à sa place et permet, avec tout de même un peu de patience, de trouver cette belle
palette olfacitve.
Bouche: La richesse. Elle reste sur la richesse du nez avec bon déploiement d’épices, de poivre noir et de gingembre. Le malt du nez a vraiment cédé la place à de la vanille, à du bois
chaud et à de la céréale. Il y a une certaine tendresse et délicatesse, au regard du degré élevé d’alcool, dans ce whisky. Elles se chargent de miel, de crème à la vanille, pour nous entraîner vers une finale toute en longueur.
Finale: La longueur. Cette longueur nous pousse vers des notes de bois et de sous-bois, vers la cannelle et sucre vanillé. Le poivre y côtoie la praline chaude et reste finalement en bouche et pour longtemps quelques notes maltées et de café froid.
Coucou, une bouteille de Caol Ila ! Le WAC, ne vous en présente pas beaucoup.
Nous n’avons eu des bouteilles de cette distillerie que le 26 septembre 2019. C’est un peu ancien ! Pourtant cette distillerie a tout pour plaire, un goût tourbé et puissant, un peu d’iode et de fumée. Elle propose une gamme, maintenant assez large qui va du 12 ans au 25 ans, en passant par des bouteilles recherchées de The Distillers
Edition.
Depuis 1999, nous avons aussi une gamme de Caol Ila non tourbé de 15 et de 18 ans. (Comme quoi tout est possible). Elle reste aussi très présente chez les embouteilleurs indépendants en raison de la qualité de son distillat et de sa capacité de production de 6,4 millions de litres d’alcool pur par an.
Édition limitée de chez LMDW Artist Collective #5.3
Distillé en 2010.
Mise en bouteille en 2021.
Fût de sherry de second remplissage.
Couleur : Acajou
Nez : La belle fumée. Nous voilà devant un nez très expressif où nous allons trouver une belle tourbe, une fumée légère et douce. Le sherry se tortille derrière elle pour nous donner des notes d’abricot, d’orange, de figue et de noix sèches. Le sherry va aussi faire venir
quelques touches de cacao et de caramel sec. Nous retournerons, tout de même, vers les classiques de Caol Ila, avec une présence de bois brûlé et de notes salées.
Bouche : La belle perturbation. La bouche est douce et complexe. Elle nous présente à la fois un fond de tourbe cendrée et boisée avec un miel chaud et poivré. Il faudra, dans les gorgées, suivantes se concentrer pour y trouver des notes de tabac froid, de noix et de
chocolat au caramel. Le bois brûlé se fera de temps en temps très présent, mais laissera la place à des notes de céréales et de pain grillé.
Finale : La suite. La finale est bien dans la suite de la bouche avec une présence non dissimulée de tourbe et de fumée.
Le sel fait un retour remarqué et nous apporte le caramel et la noix de muscade, mais aussi des notes d’agrumes et de sirop d’orange. Et le bois cendré vient clore cette très belle dégustation.
Nous n’allons pas vous mentir, il était difficile de passer à coté de John Glaser et de sa pentalogie.
Et il se tient parfaitement dans la continuité du Caol Ila. Élaboré à partir d’un single grain de la région des Lowlands, d’un single malt de la région du Speyside, d’un blended malt des Highlands et d’un blended malt baptisé « No Name », Fortitude revendique avec fierté et courage une indéniable parenté avec les single malts de l’île d’Islay. Intensément fumée, sa palette aromatique et gustative dévoile une tourbe aux multiples visages, mais qui a toujours, chevillée au corps, le même souci d’élégance.
L’étiquette a été réalisée à partir d’un dessin de Charlotte Massip.
Édition limitée de chez LMDW Artist #11
Une bouteille sur 1074.
Couleur : Vin jaune.
Nez : Tendre. Le nez est simple et se laisse découvrir dans des notes de boisé
léger et de fruits blancs. Nous allons y trouver de la poire mais aussi de la mirabelle. Il faudra attendre un peu pour qu’il nous livre des notes plus citronnées et mentholées, des notes salées et tourbées. Vient ensuite, par petites touches, une fumée froide, puis une tourbe, cette fois-ci, plus volubile et plus grasse. Nous resterons longtemps sur cette note tourbée. C’est donc le moment de découvrir la bouche.
Bouche : Explosion. Si le nez était plutôt calme, la bouche explose, mais l’attaque est agréable. Nous allons bien sûr y retrouver notre tourbe, mais aussi des
notes herbacées, avec du foin de fin d’été et des notes d’agrumes avec le zeste de citron. Mais comme la tourbe reste toujours à l’affût, elle va apporter avec elle, quelques notes de sel, de bois et de cendre. Nous allons, là aussi, rester avec cette cendre pour aller vers la
finale.
Finale : Douceur. La finale est toute en douceur et vient apporter des notes chaleureuses de pneu et route chaude à cette tourbe. La cendre toujours présente bascule vers des notes de bois vert qui nous entraînent doucement vers des notes melliflues et fruitées.
Le verre vide, le malt est là avec la tourbe.
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